Taro Aizu, nom de plume du poète et auteur de « わが福島 My Fukushima Mon Fukushima » est né en 1954 à Aizumisato à proximité du mont
Bandai et du lac Inawashiro, au cœur de la préfecture de Fukushima. Il y
effectue sa scolarité avant de la poursuivre au lycée dans la ville
d’Aizuwakamatsu dont il sort diplômé.
Durant son adolescence il s’intéresse à de nombreux sports,
mais ne lit que très peu hormis des bandes dessinées ou manga jusqu’à ce qu’il
découvre une traduction par le critique japonais Hideo Kobayashi d’un poème
d’Arthur Rimbaud. Il en est très ému. Il déménage donc à Tokyo et étudie la
littérature française à l’université de Saitama.
Lorsqu’on l’interroge sur ses jeunes années il parle souvent
d’une « nostalgie des cultures occidentales et particulièrement de la
culture française ».
Il compose ensuite des poèmes alors qu’il enseigne l’anglais
au lycée.
À la trentaine il étudie le haïku (俳句) traditionnel durant cinq ans, mais ses
règles très codifiées deviennent vite un obstacle à l’expression de ses
sentiments. Il composera des haïku durant vingt ans.
Vers la quarantaine, il se consacre au gogyohka (五行歌), poésie plus libre que le haïku. Il publie en
2005 un recueil de gogyohka « いとしい地球よ » (La Terre
précieuse). Il écrit ainsi durant douze ans des gogyohka en japonais.
Toujours en quête d’une grande liberté dans l’expression poétique, il souhaite se
libérer des contraintes du gogyohka, forme développée par Enta Kusakabe au
Japon, dérivée du tanka. Il décide alors d’ajouter un titre à ses poèmes dont
la seule règle est d’être écrits en cinq lignes sans restrictions
syllabiques, le sujet étant librement choisi par le poète. Le gogyohshi
devient ainsi la forme poétique la plus libre au monde.
Au mois de janvier 2012 il commence à publier les versions
anglaises et françaises de ses poèmes sur son compte Facebook sous le titre de
« Fukushima, ma ville natale ». Sa poésie attire rapidement
l’attention des spécialistes étrangers du haïku qui la traduisent dans leurs
propres langues.
Poussé par les lecteurs que sa poésie enthousiasme, il réalise
au mois de mars 2013 un premier livre électronique qui fut traduit en sept
langues avec l’aide de ses amis allemands, italiens et espagnols. Le poème
central du livre loue le « takizakura » (滝桜), un prunus pendula situé à Miharu dans
la préfecture de Fukushima, qui est classé trésor national depuis 1922.
Dans
l’espoir que de nombreuses générations observent le cerisier en fleur chaque
mois d’avril après sa mort, il laisse ce gogyohshi à ses futurs
descendants :
滝桜 Takizakura
Nous chanterons une
chanson
Et danserons encore
Autour du Takizakura
Dans notre ville
natale,
Fukushima,
Fukushima !
Bibliographie
Itoshii chikyu yo (いとしい地球よ),
2005.
Atlas Poetica, n° 10, collectif, 2011.
The Lovely Earth, 2011.
La Terre précieuse, 2011.
Take Five, Best Contemporary Tanka, vol. 4, collectif, 2012.
Atlas Poetica, n° 11, collectif, 2012.
Mon Fukushima, Format Kindle, 2013.
わが福島 My Fukushima Mon Fukushima,
2014.
Récompenses
Premier prix de la 28ème compétition du haïku
moderne du Japon, 1991.
Prix spécial du 2ème concours des poèmes d’amour du
Japon, 1991.
Prix du poète international décerné par l’Association des
poètes universels du Japon, 2014.
Expositions
Des expositions inspirées par ses travaux se sont tenues aux
Pays-Bas, au Brésil, en Allemagne puis au Portugal et en France de 2012 à 2015.
Vidéos
Lecture de ses gogyohshi en français et japonais :
Lecture de ses haïku :
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