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Une première de couverture sobre et attrayante, un titre sans
bavardages inutiles, une peinture de l’auteur en guise d’image laissant libre cours à l’imaginaire de chacun, le message
est clair et le futur lecteur déjà conquis.
Le fleuve en crue symbole de vie s’est retiré laissant place
à ce qui reste de nos vécus antérieurs. Éclaboussés par la peinture de Lise
Robert nous percevons un accident de parcours renforcé par une symbolique des
couleurs, signature de l’auteur que nous retrouverons dans deux autres
peintures au cœur de ce recueil. D’autres pourront plus simplement y voir la
rive d’un fleuve, boueuse comme si l’eau venait de se retirer, nous offrant un
mélange de matières et de couleurs, couverture porteuse de l’humidité de la rive et donc du flux et reflux de nos
vies.
Ce recueil est une ode à la poésie brève qu’elle soit
originaire d’Orient comme d’Occident, distiques, haiku et tercets se côtoient pour donner un rythme à ce livre tels les
flots du fleuve de la vie de l’auteur où crues et décrues alternent dans un
réalisme étonnant.
Qu’en penser ?
La citation de Confucius mise en exergue en début de recueil nous
l’annonce personnel et frôlant de-ci de-là le récit autobiographique où se
mêlent fiction et réalité. Il semble fait de pensées couchées sur le papier à
ses moments perdus.
Nous découvrons une introduction faisant office de préface où
elle nous livre sa définition de la poésie où chaque mot est choisi avec soin
et donne le tempo aux suivants tout en dévoilant partie de son âme. Le lecteur
est transpercé par le mot oser au
point qu’il aurait voulu le lire en caractères gras tant il synthétise le modus vivendi de Lise Robert, il est une
ouverture à la vie, au bonheur.
Dans la page intitulée Recueil
de poèmes brefs et de haïku, Lise Robert nous offre sa vision personnelle
de cette poésie venue d’ailleurs qui même si elle ne reflète pas notre perception
personnelle plus dans sa ligne classique, ne la contredit pas totalement. Nul
doute, cette page est inutile car le lecteur est à même d’apprécier la
poésie qui nous est offerte car c’est de
poésie brève qu’il s’agit et finalement son origine nous importe peu.
Recueil après recueil, l’auteur nous livre sa vision
intimiste du monde qui l’entoure, sa sensibilité délicate s’allie à la brièveté
de ses propos pour ne nous offrir que l’essentiel et toucher sa cible en plein
cœur. À peine la mort est-elle effleurée que la vie surgit quelques pages plus loin
nous montrant la dualité de notre monde.
Lise Robert qui se dit paradoxale nous offre poème après
poème une terre de contraste et d’opposition, la métaphore effleure le
réalisme, la dureté de la vie pourfend
ses joies faites de presque riens, mais chaque poème rime avec sensibilité
et sincérité, joie ou bonheur au détour
du chemin.
Après le délicat passage de l’ombre à la lumière le recueil s’achève sur une touchante note
familiale.
La plume de remerciements sobre, respectueuse, touchant à la
perfection avec délicatesse rend le lecteur heureux, celui-ci sort grandi de ce
recueil à l’image de son auteur.
Oser, il fallait oser se mettre à nu de la sorte. La manière
est belle, le résultat à la mesure de l’objectif à atteindre. Ce recueil se
veut une interrogation sur le bilan d’une vie et même si l’irruption de la
maladie a affecté l’humeur de l’auteur,
sa perception de la vie renforcée par la présence des enfants et
l’amour, est empreinte d’une pudeur qui nous émeut.
N’hésitons pas à lire et relire cette poésie venue
d’outremer, d’un continent qui nous séduit tant.
L’œuvre de l’auteur jusqu’ici n’était faite que de poésie
collective ou écrite à quatre mains. Nous découvrons une œuvre personnelle dont
la qualité n’est pas à démontrer, espérons que Lise Robert ne s’arrêtera pas en
si bon chemin.
Çà et là
“
Me rendre unique
Encore un prétexte
pour laisser ma trace
La situation est
bloquée. J’ai déjà pleuré pour toujours.
Déterminée à vieillir.
des frissons
depuis l’événement
le train siffle
De l’ombre à la
lumière.
Meubler différemment
mes plages horaires.
j’aime entendre
mon fils dire à Félix
« viens voir
papa »
”
Œuvre caritative
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Avec toute la discrétion que nous lui connaissons, l’auteur a
glissé à l’intérieur du recueil un marque-page représentant la première de
couverture avec pour simple indication en bas de celui-ci :
Merci !
Les profits recueillis
seront remis à la Société canadienne du cancer.
Nous lui exprimons notre respect et notre admiration, la
noblesse de cette cause valant d’être soulignée.
Bonjour, ce recueil "Sur l'autre rive" est un petit bijou. Effectivement l'auteure ose se mettre à nue tout en pudeur et en précision, parfois de façon percutante et nette. Chaque page est visuelle, renforcée par les peintures qui paraissent comme en relief. J'ai été touchée profondément. Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire, Marie-Laure. Oui, un petit bijou, c'est le mot qui convient. Nos avis concordent une fois de plus, j'en suis ravie.
SupprimerBonjour Marie-Laure,
RépondreSupprimerMerci pour vos bons mots.
Je suis émue...
au plaisir,
Lise